Lundi 12 avril 2021 – Le conseil des ministres de mercredi 7 avril dernier a présenté un projet polynésien de « hub » pour les pêcheries internationales du Pacifique Sud- Central. Dans le contexte actuel marqué par la pandémie, le Pays entend consolider les filières productives locales contribuant à la sécurité alimentaire et encourager la diversification économique. L’objectif affiché est d’avoir une économie résiliente face aux changements afin d’assurer la croissance de la Polynésie française. Un projet de hub pour les pêcheries internationales du Pacifique Sud-Central avec le développement et le renforcement de services aux flottilles de pêche étrangère s’inscrit dans cette démarche.

Ce projet de hub s’appuie sur une filière qui s’est construite au fil des ans au fenua. En effet, depuis plus de 50 ans, de par son positionnement géographique au centre du Pacifique, la Polynésie française accueille des flottilles de pêche thonière étrangères opérant dans le Pacifique Sud Central pour des opérations de logistique (transbordement de cargaison, relève d’équipage), d’avitaillement (appâts, équipements de pêche, vivres, carburant), d’évacuation sanitaire (évasan), de support sanitaire aux équipages lors des escales (consultations médicales, dentiste), d’entretien et de réparations navales (carénage, interventions techniques diverses) et de sécurité (visite annuelle de sécurité imposée par la législation du Pays du pavillon).

Grâce aux efforts d’une multitude d’opérateurs économiques locaux, cette filière a contribué à consolider le tissu industriel et tertiaire polynésien, tout en préservant les ressources thonières polynésiennes.

Le renforcement de ces activités, à travers un hub, présente aujourd’hui plusieurs atouts, le principal étant de dynamiser l’économie locale. L’augmentation des flux de marchandises et des passagers étrangers devrait également accentuer le phénomène d’économie d’échelle au bénéfice des opérateurs économiques et des consommateurs locaux. Par ailleurs, les pêcheurs palangriers locaux pourraient bénéficier de l’expertise de ces flottilles pour améliorer leurs connaissances techniques sur les zones et saisons de pêche, sur les espèces peu encore exploitées localement mais aussi sur leur traitement et leur commercialisation à l’international, pour améliorer les exportations et ainsi contribuer à l’atteinte des objectifs de la politique sectorielle de la pêche hauturière polynésienne.

La mise en place d’un hub pour les pêcheries internationales du Pacifique Sud Central sollicite peu d’intervention financière publique, mais nécessite davantage un appui administratif, à la fois de l’Etat et du Pays et son animation. Le gouvernement s’engage aujourd’hui à prendre en charge sa coordination.

(Avec communiqué du conseil des ministres)

Images, thoniers chinois à quai à Motu Uta : TAHITI PACIFIQUE MAGAZINE