Surveiller la pêche mondiale, grâce au big data, à l’internet est désormais possible grâce à GLOBAL FISHING WATCH. Ce site internet accessible à tous concentre toutes les données disponibles des bateaux de pêche opérant sur tous les océans du globe. Soutenu et financé par la fondation de l’acteur Leonardo Di Caprio, Global Fishing Watch lancé par Google et deux ONG en 2016, est une application qui met à disposition du grand public une cartographie des bateaux de pêche dans le monde entier, grâce à la récupération des données AIS émises par les navires.

On constate que les zones réservées et interdites sont dans l’ensemble respectées. C’est particulièrement visible pour la ZEE Polynésienne sur la carte dont la capture figure ci-après, ou encore à Kiribati avant et après l’interdication de sa ZEE, ou encore au large des côtes sud-américaines. En revanche il apparait clairement que les zones internationales sont investies par les flottes de pêche, principalement asiatiques en ce qui concerne le Pacifique.

Google, à l’origine du projet, offre sa puissance de calcul. Les spécialistes recrutés par Global Fishing Watch créent des modèles qui permettent de mettre en relation des relevés de position avec des actions de pêche : des ronds dans l’eau identifient un thonier, des zig-zags un palangrier… L’ensemble de ces modèles et calculs permettent donc une projection analytique de ce qui se passe dans les océans.

Le site suit actuellement 65.000 bateaux, dont les mouvements sont enregistrés depuis 2012. Sur le site, on peut identifier tous les navires représentés. « Notre objectif, c’est d’atteindre 300.000 navires, soit 75% de l’effort de pêche mondial. Puis d’intégrer les petits bateaux, qui n’ont pas forcément d’AIS, pour arriver à une couverture de 90% » indique GFW.

Actuellement GFW emploie 35 personnes à travers le monde : des ingénieurs spécialisés dans le big data, des biologistes marins et des spécialistes des relations avec les administrations.

Image de Une : une vue globale de l’activité des pêches. Pas un océan du globe n’est épargné et la surpêche mondiale apparait clairement sur cette image qui trace les navires sur la période comprise entre le 1er avril 2014 et le 1er mai 2016. Cette image nous permet de prendre la mesure de l’impact de la pêche sur les ressources halieutiques mondiales. (image Global Fishing Watch)

Se connecter au site Global Fishing Watch : https://globalfishingwatch.org/

Des milliers de bateaux de pêche partent en mer le 16 septembre 2015 à Ningbo, en Chine, après un moratoire de trois mois et demi dans la mer de Chine orientale. Photo: Getty Images / ChinaFotoPress

La zone pacifique sud au 13 mai 2019, avec la ZEE polynésienne (capture d’écran de la carte de GFW)

Lorsque Kiribati a décidé d’interdire sa ZEE aux pêcheries internationales, le contraste est spectaculaire. (capture d’écran de GFW)

Sur cette image qui concentre les mouvements des navires de pêche dans le monde depuis le début de l’année, le Pacifique apparait très clairement comme un espace extrêmement fréquenté et exploité.