Démantèlement des épaves maritimes

Le ministère du Logement et de l’aménagement du territoire, en charge des transports interinsulaires a entamé le démantèlement des épaves qui constituent une pollution environnementale et visuelle. La plus importante opération vient de débuter aux Tuamotu, avec le démantèlement du thonier échoué depuis deux ans sur le récif extérieur de l’atoll de Marutea Nord. Une autre opération va débuter fin de semaine pour retirer l’épave d’un voilier échoué dans la baie de Cook à Moorea (Paopao). Ces deux opérations sont organisées et pilotées par la Direction polynésienne des affaires maritimes (DPAM).

thonier taiwanais à Marutea Nord

L’opération de démantèlement du thonier taiwanais Sheng Long Yu n°21 échoué depuis le 5 novembre 2017 sur le récif extérieur de l’atoll de Marutea Nord a débuté lundi 2 décembre. Au terme d’une longue procédure et une mise en demeure de son propriétaire, et après avoir constaté l’inaction de ce dernier, le gouvernement a décidé de procéder à la dépollution et au démantèlement du navire couché sur le platier.

A l’issue d’un appel à candidature organisé par la DPAM, c’est la société Rovotik spécialisée dans ce type d’opérations maritimes qui a emporté le marché. Cette opération est particulièrement compliquée par le fait que cet atoll est difficilement accessible, en raison de son éloignement, qu’il est inhabité et dépourvu de toute infrastructure. En outre, il ne possède pas de passe permettant à un navire de charge d’accéder à son lagon. L’atoll de Marutea Nord est rattaché administrativement à la commune de Makemo, et est situé à 26 km au Sud Est de celle-ci et à 650 km à l’Est de Tahiti.

L’entreprise Rovotik a donc dû déployer sur place et par mer l’ensemble des personnels et des matériels nécessaires aux opérations de dépollution et de démantèlement du navire, ainsi que la base vie permettant d’héberger et d’assurer l’autosuffisance de toute l’équipe durant la durée de l’opération. Le navire Saint Xavier Maris Stella IV est arrivé sur place le mardi 26 novembre, emportant à son bord une équipe de 12 personnes constituée d’un chef de chantier, d’un chef d’équipe, d’un responsable de base vie, de quatre ouvriers spécialisés, d’un chauffeur de tractopelle, de deux pilotes de barges, d’un cuisinier et d’un infirmier.

La société a également fait déposer sur l’atoll une drague, un tractopelle, un navire, une barge, un container de nourriture, un groupe électrogène, divers matériaux et équipements. Dans un premier temps la société a installé une base provisoire pour débarquer le matériel, à proximité de la petite passe. Puis elle a acheminé le matériel par ses propres moyens à 20 km de là, sur un motu au plus près de l’épave.

L’opération est prévue en deux temps. Après avoir assuré la dépollution du navire et l’avoir vidé de ses substances dangereuses (carburants, huiles, etc.), la société devra le découper et procéder à l’acheminement de toutes les pièces à Tahiti aux fins de retraitement. L’atoll devra être rendu propre à la nature, sans aucune pollution consécutive aux opérations de dépollution et absolument rien ne devra être immergé en mer. Une mission de contrôle est prévue pour s’en assurer.

Selon le planning prévisionnel, les opérations de dépollutions de la première phase seront achevées le 22 décembre et celles consécutives à son démantèlement et à sa découpe s’achèveront fin janvier 2020. L’opération, qui sera facturée au propriétaire, s’élève à 129 millions Fcfp.

(Communiqué du conseil des ministres du mercredi 4 décembre 2019)

Cette opération est particulièrement compliquée par le fait que cet atoll est difficilement accessible, en raison de son éloignement, qu’il est inhabité et dépourvu de toute infrastructure. En outre, il ne possède pas de passe permettant à un navire de charge d’accéder à son lagon.

(images JRCC Guardian)