Atelier « TOUS ENSEMBLE CONTRE LE DIABETE »


La prévalence du diabète en Polynésie française : l’importance de lutter contre les maladies non transmissibles.

Le taux de prévalence du diabète en Polynésie est important puisqu’il atteint 19.6%. A titre de comparaison, l’enquête ObEpi réalisée en 2012 pour la France, montre que 5,5% des Français déclaraient être traités pour un diabète de type 2.

Selon les données de la Caisse de Prévoyance Sociale, près de 2 300 personnes dépendent d’un traitement quotidien par l’insuline (type 1) pour leur santé et 5 300 patients présentent un diabète non insulino-dépendant (type 2). En 2012, le taux de prévalence du diabète de type 2 traité et reconnu au titre de la longue maladie, en Polynésie française (sur la population protégée par la Caisse de Prévoyance Sociale), est de 2,79% (± 0,2) contre 2,63% en 2011. Le nombre de personnes atteintes par cette maladie a été multiplié par 2 sur la dernière décennie.

Avec 8.961 patients concernés en 2016, elle demeure la deuxième maladie de longue durée avec un taux de 16,1% des Longues Maladies (LM), après l’hypertension artérielle.

La situation du diabète en Polynésie française n’est plus une découverte car décrite depuis au moins 20 ans. Ce phénomène n’est pas spécifique aux Polynésiens, puisqu’il touche d’autres populations dans le monde, notamment celles connaissant des transitions démographiques, économiques et épidémiologiques rapides comme notre pays. Les projections mondiales tendent à montrer que le diabète, pourtant classé comme maladie aux facteurs de risque évitables, (alimentation non équilibrée, sédentarité, alcool et tabac) continue de progresser dans la majorité des pays.

Le système de prise en charge par l’assurance maladie contribue positivement au suivi médical à long terme, au contrôle des complications et à la durée de vie des patients diabétiques. Mais au prix de ces efforts et avec l’effet du vieillissement de la population, les dépenses de santé sont inéluctablement en expansion comme en Métropole.

Pourquoi organiser un atelier autour du diabète ? Retour sur les deux journées de l’atelier « Tous ensemble contre le diabète »

Différents acteurs en Polynésie française mènent des actions de prévention en faveur de la lutte contre le diabète. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) reconnaît l’importance de créer des environnements favorables à la santé pour prévenir des maladies non transmissibles, ainsi que l’importance d’un travail en multi sectorialité. En Polynésie française, les associations jouent également un rôle dans la promotion d’environnements favorables à la santé pour prévenir des maladies non transmissibles.

C’est pourquoi, le Docteur Maire Tuheiava, responsable du Centre de Consultations spécialisées Protection Maternelle et Infantile (CCSPMI) et référente Diabète à la Direction de la santé, a souhaité réaliser un atelier concernant la mise en place d’actions pour lutter contre le diabète, lors des journées des 20 et 21 mars 2018, « Tous ensemble contre le diabète », avec la participation de la Communauté du Pacifique, représentée par Madame Solène Bertrand-Protat en charge des maladies non transmissibles pour les pays francophones du Pacifique.

Lors de ces journées, 10 associations ont été conviées, et 27 personnes ont participé à cet atelier.

L’objectif était ainsi de renforcer les compétences des associations œuvrant dans le champ de la prévention des maladies non transmissibles et de renforcer ainsi les liens, de rappeler le rôle de chacun pour favoriser le partenariat et la complémentarité entre les autorités sanitaires et le secteur associatif.

Pendant ces deux jours, différents intervenants se sont succédés. Il a permis ainsi de présenter les deux programmes d’actions pour les années 2018-2022 réalisés par la Direction de la Santé, concernant le développement d’environnements favorables au travers d’actions sur l’alimentation équilibrée et la pratique d’activité physique ainsi que par la lutte contre les addictions.

Solène Bertrand-Protat, Maire Tuheiava, ainsi que Taimai Maamaatuaiahutapu, infirmière spécialiste de l’éducation au diabète, ont apporté des connaissances et informations concernant le diabète, la prévention et sa prise en charge.

Lucie Rondeau, du Département des programmes de prévention a présenté les travaux de la Direction de la santé dont le Schéma de prévention et les programmes d’actions sur la lutte contre les addictions, et alimentation équilibrée/activité physique, pour les faire connaître aux associations.

Des professionnels des cellules de promotion de santé, Rose Rochais (FSTI), Line Deligny (FSTN) et Fabienne Tuua (FSTN), ont également présenté ce qu’elles réalisent auprès des populations, comme la présentation de la création d’un jardin partagé à Taravao, ou encore les solutions pour lutter contre la sédentarité.

Pauline Niva, chargée de communication et Hélène Thual, diététicienne et responsable du Bureau des maladies liées au mode de vie, du Département des Programmes de Prévention de la Direction de la santé, ont présenté un atelier sur « Comment animer une séance d’information ».

La présentation du projet concernant les activités physiques adaptées portées par le réseau « Maitai sport santé » a également été faite par le Docteur Pierre Aufrère , médecin de sport de la Direction de la Jeunesse et des Sports et Christian Weislocker, régulateur du réseau.

L’atelier « Tous ensemble contre le diabète »

Les personnes des associations ont eu ainsi l’occasion d’être actif par le biais des ateliers réalisés. De plus, des messages autour du diabète ainsi qu’un apport de connaissances concernant le diabète et sa prévention ont pu être apportés.

La volonté de réunir le secteur associatif et les acteurs de santé, s’ajoute aux autres stratégies d’éducation, de sensibilisation et de protection d’environnements, pour lutter contre les maladies non transmissibles.

L’OMS dans le rapport mondial sur le diabète réalisé en 2017, indique que « il s’agit de politiques et de pratiques mises en œuvre dans l’ensemble des groupes de population et dans des cadres spécifiques (milieu scolaire, à l’intérieur des habitations, sur le lieu de travail) qui contribuent à la bonne santé de tous. »

Ainsi, l’ensemble des participants ont manifesté leur satisfaction de ces deux jours d’atelier et cela a permis également de renforcer les partenariats entre les associations et les professionnels de santé.