Allocution du Président de la Polynésie française sur la situation sanitaire au 11 août 2020

Le Haut-commissaire de la République en Polynésie française, Dominique Sorain, et le Président de la Polynésie française, Edouard Fritch, ont fait un point, mardi après-midi, sur la situation sanitaire de la Covid-19 en Polynésie française.

Mesdames, messieurs,

71 nouveaux cas positifs en 4 jours. C’en est trop.

Je suis profondément consterné, scandalisé et en colère face à cette réalité.

Nous avions enregistré 62 cas en 5 mois, et aujourd’hui 71 cas en 4 jours. C’est de la décadence.

Aujourd’hui, je constate avec beaucoup d’amertume que tout l’investissement et tous les sacrifices que nous avions consentis ces derniers mois, sont partis en fumée, par l’irresponsabilité de quelques personnes.

Je constate aussi que ce ne sont pas les touristes qui sont à mettre en cause dans cette propagation du virus. Ils suivent les protocoles avec soin. Même la touriste américaine qui a été testée positive sur le Paul-Gauguin avait parfaitement suivi les procédures, respecté les gestes barrières, et c’est ce qui a permis sa détection rapide et qu’il n’y ait pas d’autres personnes contaminées sur le bateau.

Le mot central de notre affaire est : IRRESPONSABILITE.

Les plaisirs personnels de quelques-uns vont mettre à mal la rentrée scolaire, vont mettre à mal une partie de notre économie et mettre à mal la cohésion et le bien vivre ensemble de notre société.

La bringue, la fête, l’alcool ont favorisé la propagation du virus apporté de l’extérieur par nos résidents ou des fonctionnaires affectés en Polynésie.

Je constate que les engagements signés par certains passagers arrivant de l’extérieur ne sont pas du tout respectés. Certains passagers se sont mis à faire la fête dans des rassemblements, dès leur arrivée en Polynésie, alors qu’ils se sont engagés à respecter strictement les gestes barrières avant leur second test. C’est de l’indiscipline et de l’irresponsabilité

Je constate également que des tenanciers de lieux festifs se sont manifestés par eux-mêmes sur les réseaux sociaux en interpelant les pouvoirs publics en disant que « le risque ne peut être assumé sous l’unique responsabilité des établissements recevant du public ».

Je réponds non. Non, les pouvoirs publics ne sont pas responsables de vos soirées de fête tenues dans vos lieux privés dont vous avez l’entière et unique responsabilité.

Avons-nous commandé ces bringues organisées dans vos établissements ?
Avons-nous commandé ces soirées privées organisées dans des salles étriquées et louées à Papeete ?
Avons-nous autorisé le groupage de plus de 100 personnes dans des espaces autorisés pour 50 personnes ?

Je vais paraphraser la citation du jour de la Dépêche, « Si je n’avais pas bu, tout cela aurait été évité ». Oui, encore une fois, l’alcool est au centre de ces rassemblements qui dérapent en catastrophe sanitaire.

Aussi, le gouvernement a décidé :

de prendre des sanctions à l’égard des personnes et des établissements en situation de faute ;
de prendre des mesures de restrictions à l’encontre des lieux de rassemblements festifs ;
et de prendre des mesures de précautions dans tous les lieux recevant du public.

Les sanctions

J’ai demandé à ce que les personnes que nous avons identifiées et qui sont à l’origine des clusters de propagation du virus soient sévèrement sanctionnées. Je serais intraitable sur ces sanctions car j’ai moi-même déjà sanctionné un fonctionnaire à l’origine d’un important cluster en avril dernier.

J’ai également demandé à ce que les établissements dont le Piment rouge, soient sanctionnés parce qu’ils ont enfreint délibérément la réglementation.

Ces personnes ou ces établissements ont mis la vie des personnes en danger.

Mais il ne faut pas non plus exonérer les clients qui ont fait preuve d’une totale irresponsabilité si l’on en juge par les images qui ont été diffusées sur les réseaux sociaux.

Notre rentrée scolaire

Je voudrais revenir sur la rentre scolaire car c’est ce qui me préoccupe aujourd’hui.

L’épidémie que nous subissons actuellement tombe en période de rentrée scolaire. Tous les parents de Polynésie s’’interrogent et sont préoccupés par la sécurité de leurs enfants.

C’est pourquoi, la ministre de l’éducation et ses services sont mobilisés pour assurer cette rentrée scolaire dans les meilleures conditions de protection et de sécurité pour les enfants et pour les enseignants.

Ainsi, notre priorité est d’assurer une rentrée scolaire avec toutes les précautions sanitaires nécessaires c’est à dire l’obligation du port du masque pour tous les personnels et les jeunes à partir de la classe 6ème et les mesures d’hygiène prévues dans les protocoles sanitaires.

Après consultation des représentants des personnels et des parents la semaine dernière, la ministre en charge de l’éducation a élaboré en coordination avec le ministre de la santé, différents scenarios dans les écoles, collèges et lycées en fonction de l’évolution de la COVID.

Les Tavana, la commission de l’éducation et de la jeunesse de l’assemblée de Polynésie française, les inspecteurs pédagogiques, les chefs d’établissements, les directeurs d’école, les parents d’élèves ont été informés de ces dispositions.

Les parents d’élèves doivent être rassurés. Les personnels arrivés de métropole qu’ils soient mis à disposition ou résidents partis en vacances hors fenua ont tous été testés deux fois et ne rejoindront pas leur établissement scolaire tant que leur test n’est pas négatif et donc non porteurs du virus.

Il en sera de même pour tous les personnels identifiés comme des cas contact par le Bureau de la veille sanitaire. Ils ne retournent pas en établissement tant que leur test n’est pas négatif.

A fortiori, tous les personnels enseignants affectés dans les îles seront soumis aux mêmes obligations. Ils ne rejoindront leur poste dans les îles qu’après les résultats négatifs de leur second test. Je veux clairement protéger nos îles.

Aussi , le respect du port du masque et des règles d’hygiène, le suivi des personnes en provenance de vols internationaux et des cas contacts, l’interdiction de rejoindre l’école ou l’établissement scolaire tant que le test n’est pas négatif… sont autant de mesures qui vont perturber quelque peu la rentrée scolaire mais qui doivent rassurer parents, élèves et personnels. Il est temps que nos enfants reprennent leur scolarité, avec la garantie d’une sécurité sanitaire.

J’en profite pour rappeler à tous les fonctionnaires, quels qu’ils soient, qu’ils doivent tenir leurs engagements signés dans l’interface ETIS en respectant scrupuleusement les gestes barrière en attendant les résultats de leur second test. Je rappelle que des procédures disciplinaires seront engagées en cas de non-respect des dispositions.

Chers amis, cette expérience malheureuse que nous vivons nous mènera à enregistrer d’autres cas positifs ces prochaines heures.

En effet, les enquêtes sanitaires se poursuivent autour de ce groupe de propagation qui s’est répandu dans d’autres lieux festifs, au-delà du Piment rouge.

L’objectif est « de circonscrire et de clôturer les clusters ». Pour cela, nous mettrons les moyens techniques et humains nécessaires à cet objectif.

J’envisage de poursuivre et de sanctionner les irresponsables qui sont à l’origine de cette crise actuelle.

Mes chers compatriotes, plus que jamais, continuons à nous protéger et à protéger les autres en respectant scrupuleusement les gestes barrières. Evitons les embrassades, les contacts et les sorties non indispensables à nos besoins quotidiens.

Mes chers compatriotes, je compte sur vous et je vous fais confiance.

SOURCE OFFICIELLE : https://www.presidence.pf/video-allocution-du-president-situation-sanitaire-du-covid-au-11-aout/

Allocution du Président de la Polynésie française sur la situation sanitaire au 11 août 2020

Le Haut-commissaire de la République en Polynésie française, Dominique Sorain, et le Président de la Polynésie française, Edouard Fritch, ont fait un point, mardi après-midi, sur la situation sanitaire de la Covid-19 en Polynésie française.

Mesdames, messieurs,

71 nouveaux cas positifs en 4 jours. C’en est trop.

Je suis profondément consterné, scandalisé et en colère face à cette réalité.

Nous avions enregistré 62 cas en 5 mois, et aujourd’hui 71 cas en 4 jours. C’est de la décadence.

Aujourd’hui, je constate avec beaucoup d’amertume que tout l’investissement et tous les sacrifices que nous avions consentis ces derniers mois, sont partis en fumée, par l’irresponsabilité de quelques personnes.

Je constate aussi que ce ne sont pas les touristes qui sont à mettre en cause dans cette propagation du virus. Ils suivent les protocoles avec soin. Même la touriste américaine qui a été testée positive sur le Paul-Gauguin avait parfaitement suivi les procédures, respecté les gestes barrières, et c’est ce qui a permis sa détection rapide et qu’il n’y ait pas d’autres personnes contaminées sur le bateau.

Le mot central de notre affaire est : IRRESPONSABILITE.

Les plaisirs personnels de quelques-uns vont mettre à mal la rentrée scolaire, vont mettre à mal une partie de notre économie et mettre à mal la cohésion et le bien vivre ensemble de notre société.

La bringue, la fête, l’alcool ont favorisé la propagation du virus apporté de l’extérieur par nos résidents ou des fonctionnaires affectés en Polynésie.

Je constate que les engagements signés par certains passagers arrivant de l’extérieur ne sont pas du tout respectés. Certains passagers se sont mis à faire la fête dans des rassemblements, dès leur arrivée en Polynésie, alors qu’ils se sont engagés à respecter strictement les gestes barrières avant leur second test. C’est de l’indiscipline et de l’irresponsabilité

Je constate également que des tenanciers de lieux festifs se sont manifestés par eux-mêmes sur les réseaux sociaux en interpelant les pouvoirs publics en disant que « le risque ne peut être assumé sous l’unique responsabilité des établissements recevant du public ».

Je réponds non. Non, les pouvoirs publics ne sont pas responsables de vos soirées de fête tenues dans vos lieux privés dont vous avez l’entière et unique responsabilité.

Avons-nous commandé ces bringues organisées dans vos établissements ?
Avons-nous commandé ces soirées privées organisées dans des salles étriquées et louées à Papeete ?
Avons-nous autorisé le groupage de plus de 100 personnes dans des espaces autorisés pour 50 personnes ?

Je vais paraphraser la citation du jour de la Dépêche, « Si je n’avais pas bu, tout cela aurait été évité ». Oui, encore une fois, l’alcool est au centre de ces rassemblements qui dérapent en catastrophe sanitaire.

Aussi, le gouvernement a décidé :

de prendre des sanctions à l’égard des personnes et des établissements en situation de faute ;
de prendre des mesures de restrictions à l’encontre des lieux de rassemblements festifs ;
et de prendre des mesures de précautions dans tous les lieux recevant du public.

Les sanctions

J’ai demandé à ce que les personnes que nous avons identifiées et qui sont à l’origine des clusters de propagation du virus soient sévèrement sanctionnées. Je serais intraitable sur ces sanctions car j’ai moi-même déjà sanctionné un fonctionnaire à l’origine d’un important cluster en avril dernier.

J’ai également demandé à ce que les établissements dont le Piment rouge, soient sanctionnés parce qu’ils ont enfreint délibérément la réglementation.

Ces personnes ou ces établissements ont mis la vie des personnes en danger.

Mais il ne faut pas non plus exonérer les clients qui ont fait preuve d’une totale irresponsabilité si l’on en juge par les images qui ont été diffusées sur les réseaux sociaux.

Notre rentrée scolaire

Je voudrais revenir sur la rentre scolaire car c’est ce qui me préoccupe aujourd’hui.

L’épidémie que nous subissons actuellement tombe en période de rentrée scolaire. Tous les parents de Polynésie s’’interrogent et sont préoccupés par la sécurité de leurs enfants.

C’est pourquoi, la ministre de l’éducation et ses services sont mobilisés pour assurer cette rentrée scolaire dans les meilleures conditions de protection et de sécurité pour les enfants et pour les enseignants.

Ainsi, notre priorité est d’assurer une rentrée scolaire avec toutes les précautions sanitaires nécessaires c’est à dire l’obligation du port du masque pour tous les personnels et les jeunes à partir de la classe 6ème et les mesures d’hygiène prévues dans les protocoles sanitaires.

Après consultation des représentants des personnels et des parents la semaine dernière, la ministre en charge de l’éducation a élaboré en coordination avec le ministre de la santé, différents scenarios dans les écoles, collèges et lycées en fonction de l’évolution de la COVID.

Les Tavana, la commission de l’éducation et de la jeunesse de l’assemblée de Polynésie française, les inspecteurs pédagogiques, les chefs d’établissements, les directeurs d’école, les parents d’élèves ont été informés de ces dispositions.

Les parents d’élèves doivent être rassurés. Les personnels arrivés de métropole qu’ils soient mis à disposition ou résidents partis en vacances hors fenua ont tous été testés deux fois et ne rejoindront pas leur établissement scolaire tant que leur test n’est pas négatif et donc non porteurs du virus.

Il en sera de même pour tous les personnels identifiés comme des cas contact par le Bureau de la veille sanitaire. Ils ne retournent pas en établissement tant que leur test n’est pas négatif.

A fortiori, tous les personnels enseignants affectés dans les îles seront soumis aux mêmes obligations. Ils ne rejoindront leur poste dans les îles qu’après les résultats négatifs de leur second test. Je veux clairement protéger nos îles.

Aussi , le respect du port du masque et des règles d’hygiène, le suivi des personnes en provenance de vols internationaux et des cas contacts, l’interdiction de rejoindre l’école ou l’établissement scolaire tant que le test n’est pas négatif… sont autant de mesures qui vont perturber quelque peu la rentrée scolaire mais qui doivent rassurer parents, élèves et personnels. Il est temps que nos enfants reprennent leur scolarité, avec la garantie d’une sécurité sanitaire.

J’en profite pour rappeler à tous les fonctionnaires, quels qu’ils soient, qu’ils doivent tenir leurs engagements signés dans l’interface ETIS en respectant scrupuleusement les gestes barrière en attendant les résultats de leur second test. Je rappelle que des procédures disciplinaires seront engagées en cas de non-respect des dispositions.

Chers amis, cette expérience malheureuse que nous vivons nous mènera à enregistrer d’autres cas positifs ces prochaines heures.

En effet, les enquêtes sanitaires se poursuivent autour de ce groupe de propagation qui s’est répandu dans d’autres lieux festifs, au-delà du Piment rouge.

L’objectif est « de circonscrire et de clôturer les clusters ». Pour cela, nous mettrons les moyens techniques et humains nécessaires à cet objectif.

J’envisage de poursuivre et de sanctionner les irresponsables qui sont à l’origine de cette crise actuelle.

Mes chers compatriotes, plus que jamais, continuons à nous protéger et à protéger les autres en respectant scrupuleusement les gestes barrières. Evitons les embrassades, les contacts et les sorties non indispensables à nos besoins quotidiens.

Mes chers compatriotes, je compte sur vous et je vous fais confiance.

SOURCE OFFICIELLE : https://www.presidence.pf/video-allocution-du-president-situation-sanitaire-du-covid-au-11-aout/

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