Allocution du Président de la Polynésie française sur la situation sanitaire au 15 septembre 2020

Le Haut-commissaire de la République en Polynésie française, Dominique Sorain, et le Président de la Polynésie française, Edouard Fritch, ont fait un point, mardi, sur la situation sanitaire de la Covid 19 en Polynésie française.

Mesdames, messieurs,

A ce jour, nous comptabilisons 236 cas positifs actifs, 873 cas guéris, 16 personnes hospitalisées dont 4 en réanimation, et 2 décès.

Tels sont les indicateurs sanitaires pertinents que nous devons suivre au jour le jour, pour mieux appréhender l’évolution de l’épidémie du coronavirus dans notre Pays.

Le nouveau fait réside dans l’enregistrement de deux personnes, mari et femme, atteintes du covid au moment de leur décès. J’adresse à nouveau mes sincères condoléances à la famille des défunts. Les personnes décédées étaient âgées de 80 et de 84 ans. Elles étaient connues pour des difficultés respiratoires, cardiaques, de surpoids. Toute forme de grippe plaçait ces deux personnes fragiles en situation de danger.

Ce couple d’octogénaire fait partie de ces personnes vulnérables et fragiles de notre Pays, dont on vous parle et répète depuis 6 mois.

Je regrette ces deux décès, car j’ai le sentiment que certains n’ont pas accordé suffisamment d’importance à nos recommandations, depuis presque 6 mois.

Ces deux premiers cas de décès doivent désormais nous pousser à intensifier la prévention et à appliquer les gestes barrières.

Décéder du covid n’est pas une fatalité.

Si nous voulons protéger nos matahiapo, nos personnes handicapées, nos personnes en longue maladie, nos diabétiques, nos malades cardiovasculaires, nos malades du cancer, c’est-à-dire toutes nos personnes ayant une santé fragile, nous devons appliquer et mettre en œuvre tous les gestes barrières d’une manière stricte. Les gestes barrières deviennent aujourd’hui des gestes de vie. Ce sont nos seuls remèdes.

En l’absence d’un vaccin, en l’absence de médicament, les gestes barrières sont le seul et l’unique remède au virus. De ce fait, chaque individu, par son comportement, devient le remède et le seul protecteur de lui-même et des autres.

J’insiste. Nous sommes les seuls médecins de cette maladie. Nous sommes les seuls remèdes de la Covid19

Ce matin, j’appelle solennellement à nouveau, chaque polynésien et chaque polynésienne, à prendre à cœur et au sérieux les gestes barrières, à minimiser les contacts physiques, avec vos proches, vos amis, vos collègues et avec toute personne rencontrée dans les espaces publics.

Je sais que vous avez déjà beaucoup fait. Je profite pour vous féliciter des gros efforts déjà déployés. Mais, il faut aller plus loin. Il faut tenir et ne pas capituler contre cet ennemi.

Certaines personnes manifestent publiquement pour refuser le port du masque. Je ne sais pas quoi penser de cette contestation qui rassemble des motivations disparates. Chaque citoyen est libre de s’exprimer.

En revanche, les jugements portés par les protestataires sont excessifs. Nous accuser gratuitement d’obscurantisme, de mensonges, de dictature ou de satanisme…. Nous n’avons jamais parlé du port du masque pour les enfants de 4 ans, par exemple. Cela relève plus de l’attaque politique que du vrai débat sanitaire.

A Tahiti, nous sommes au stade 3 de la gravité sanitaire sur une échelle maximale de 4.

Le stade 4 signifierait une contamination générale de la population. Nous n’en sommes pas encore là. Je ne le souhaite pas au même titre que vous.

Notre souhait est que nous nous mobilisions, tous ensemble, pour arrêter cette propagation. Et, c’est possible.

Nous sommes un peuple à taille humaine. Nous sommes au total 280 000 habitants. Les zones de forte concentration de cas positifs se situent entre Punaauia et Mahina qui comptent 130 000 habitants. Nous n’avons pas à traiter, fort heureusement, une communauté humaine de plusieurs millions d’habitants. Si nous nous mobilisons, si nous restons soudés et solidaires, nous pouvons réussir.

Quant aux archipels, ils sont restés au stade 1 de l’épidémie. Je rentre des Iles Sous le Vent, j’observe que les habitants respectent à la lettre les consignes de protection.  Ce respect des consignes reflète, à mon avis, le grand sens communautaire de ces populations. Les habitants de nos archipels ont compris et intégré l’idée que se protéger, c’est aussi respecter les autres, et qu’il faut protéger les autres pour se protéger soi-même. Grâce à ce sens communautaire, les populations nos archipels se sont maintenues au stade 1 de l’épidémie. C’est le sens même de la vie en communauté : respecter l’autre, c’est se protéger.

Mes chers compatriotes, la seule bonne manière de vaincre le coronavirus est de casser la chaîne de propagation de ce virus.

C’est pour cette raison que nous faisons les tests à grande échelle, dans les quartiers touchés par le virus afin d’identifier très rapidement les personnes infectées et les isoler aussitôt pour casser la chaîne de propagation. C’est notre objectif.

Comment le faire ?

Je vous rappelle ici les recommandations essentielles qui vont nous sauver :

  1. Discipline et respect de tous les gestes barrières: Tout d’abord par les gestes barrières de chacune et chacun d’entre vous. Je vous implore de les mettre en œuvre et de les respecter avec rigueur, encore plus si vous avez parmi vos proches des personnes ayant une santé fragile. Je le répète, chaque personne, par ses gestes barrières, est son propre remède et le remède pour ses proches. Le nombre de nouveaux cas positifs ne pourra diminuer, à coup sûr, que si et seulement si nous adopterons et respecterons tous les gestes barrières.
  2. Isolement de 7 jours des cas contacts à risque élevé: Les personnes qui ont été en contact avec des cas positifs sont des personnes à risque élevé. Elles seront placées en isolement durant 7 jours à compter du jour de la dernière rencontre avec le cas positif.
  3. Eviter les rencontres festives: Nous devons, durant le mois à venir c’est-à-dire jusqu’au 15 octobre, faire l’effort de ne plus organiser des tamaaraa, des fêtes quelles qu’elles soient, comme des anniversaires en famille ou entre amis, des fêtes à domicile ou en lieu privé. Ce n’est pas parce que vous serez entre amis et proches que le virus n’y est pas invité également. Il y a beaucoup de cas asymptomatiques. Beaucoup de personnes sont porteuses du virus sans le savoir. La propagation observée aujourd’hui, à Tahiti, relève beaucoup de ces cas asymptomatiques. Cette réalité est un piège pour les familles. En particulier, lorsque nous n’avons pas  les bons gestes de protection face à ces personnes.
  4. Complément d’agents de prévention sanitaire pour les quartiers à risque: Pour promouvoir les gestes barrières et éviter les rassemblements en lieux privés, le gouvernement dotera les communes d’agents de prévention sanitaire, sous la forme de CAE, qui seront dédiés aux quartiers prioritaires touchés par l’épidémie. Ils auront pour mission de rappeler sans cesse que les gestes barrières doivent faire partie de nos habitudes de vie. Je réunirai, à nouveau les maires de Tahiti et de Moorea, pour convenir de ce nouveau dispositif de prévention sanitaire.
  5. Renforcer la protection des personnes fragiles: Nous voulons également intensifier la protection de nos personnes ayant une santé fragile. Les moyens de dépistage seront dédiés en priorité à ces personnes fragiles.
  6. Gestes barrières et auto-confinement de 4 jours des passagers arrivant en Polynésie: Je rappelle à tous les passagers arrivant en Polynésie, qu’ils soient résidents, en mission professionnelle ou en tourisme affinitaire, qu’ils doivent respecter strictement les gestes barrières. Ils doivent éviter de se mêler à la population, durant les 4 jours qui précèdent le second test par auto-prélèvement, donc ne sortir que pour des raisons impérieuses, essentielles à la vie quotidienne.
  7. Maintien du protocole sanitaire ETIS à tous les passagers entrant en Polynésie : Le protocole sanitaire appliqué actuellement à tous les passagers entrant en Polynésie sera maintenu, avec un test RT-PCR 3 jours avant l’embarquement, un formulaire ETIS à remplir et un second test RT-PCR par auto-prélèvement.

Allocution du Président de la Polynésie française sur la situation sanitaire au 15 septembre 2020

Le Haut-commissaire de la République en Polynésie française, Dominique Sorain, et le Président de la Polynésie française, Edouard Fritch, ont fait un point, mardi, sur la situation sanitaire de la Covid 19 en Polynésie française.

Mesdames, messieurs,

A ce jour, nous comptabilisons 236 cas positifs actifs, 873 cas guéris, 16 personnes hospitalisées dont 4 en réanimation, et 2 décès.

Tels sont les indicateurs sanitaires pertinents que nous devons suivre au jour le jour, pour mieux appréhender l’évolution de l’épidémie du coronavirus dans notre Pays.

Le nouveau fait réside dans l’enregistrement de deux personnes, mari et femme, atteintes du covid au moment de leur décès. J’adresse à nouveau mes sincères condoléances à la famille des défunts. Les personnes décédées étaient âgées de 80 et de 84 ans. Elles étaient connues pour des difficultés respiratoires, cardiaques, de surpoids. Toute forme de grippe plaçait ces deux personnes fragiles en situation de danger.

Ce couple d’octogénaire fait partie de ces personnes vulnérables et fragiles de notre Pays, dont on vous parle et répète depuis 6 mois.

Je regrette ces deux décès, car j’ai le sentiment que certains n’ont pas accordé suffisamment d’importance à nos recommandations, depuis presque 6 mois.

Ces deux premiers cas de décès doivent désormais nous pousser à intensifier la prévention et à appliquer les gestes barrières.

Décéder du covid n’est pas une fatalité.

Si nous voulons protéger nos matahiapo, nos personnes handicapées, nos personnes en longue maladie, nos diabétiques, nos malades cardiovasculaires, nos malades du cancer, c’est-à-dire toutes nos personnes ayant une santé fragile, nous devons appliquer et mettre en œuvre tous les gestes barrières d’une manière stricte. Les gestes barrières deviennent aujourd’hui des gestes de vie. Ce sont nos seuls remèdes.

En l’absence d’un vaccin, en l’absence de médicament, les gestes barrières sont le seul et l’unique remède au virus. De ce fait, chaque individu, par son comportement, devient le remède et le seul protecteur de lui-même et des autres.

J’insiste. Nous sommes les seuls médecins de cette maladie. Nous sommes les seuls remèdes de la Covid19

Ce matin, j’appelle solennellement à nouveau, chaque polynésien et chaque polynésienne, à prendre à cœur et au sérieux les gestes barrières, à minimiser les contacts physiques, avec vos proches, vos amis, vos collègues et avec toute personne rencontrée dans les espaces publics.

Je sais que vous avez déjà beaucoup fait. Je profite pour vous féliciter des gros efforts déjà déployés. Mais, il faut aller plus loin. Il faut tenir et ne pas capituler contre cet ennemi.

Certaines personnes manifestent publiquement pour refuser le port du masque. Je ne sais pas quoi penser de cette contestation qui rassemble des motivations disparates. Chaque citoyen est libre de s’exprimer.

En revanche, les jugements portés par les protestataires sont excessifs. Nous accuser gratuitement d’obscurantisme, de mensonges, de dictature ou de satanisme…. Nous n’avons jamais parlé du port du masque pour les enfants de 4 ans, par exemple. Cela relève plus de l’attaque politique que du vrai débat sanitaire.

A Tahiti, nous sommes au stade 3 de la gravité sanitaire sur une échelle maximale de 4.

Le stade 4 signifierait une contamination générale de la population. Nous n’en sommes pas encore là. Je ne le souhaite pas au même titre que vous.

Notre souhait est que nous nous mobilisions, tous ensemble, pour arrêter cette propagation. Et, c’est possible.

Nous sommes un peuple à taille humaine. Nous sommes au total 280 000 habitants. Les zones de forte concentration de cas positifs se situent entre Punaauia et Mahina qui comptent 130 000 habitants. Nous n’avons pas à traiter, fort heureusement, une communauté humaine de plusieurs millions d’habitants. Si nous nous mobilisons, si nous restons soudés et solidaires, nous pouvons réussir.

Quant aux archipels, ils sont restés au stade 1 de l’épidémie. Je rentre des Iles Sous le Vent, j’observe que les habitants respectent à la lettre les consignes de protection.  Ce respect des consignes reflète, à mon avis, le grand sens communautaire de ces populations. Les habitants de nos archipels ont compris et intégré l’idée que se protéger, c’est aussi respecter les autres, et qu’il faut protéger les autres pour se protéger soi-même. Grâce à ce sens communautaire, les populations nos archipels se sont maintenues au stade 1 de l’épidémie. C’est le sens même de la vie en communauté : respecter l’autre, c’est se protéger.

Mes chers compatriotes, la seule bonne manière de vaincre le coronavirus est de casser la chaîne de propagation de ce virus.

C’est pour cette raison que nous faisons les tests à grande échelle, dans les quartiers touchés par le virus afin d’identifier très rapidement les personnes infectées et les isoler aussitôt pour casser la chaîne de propagation. C’est notre objectif.

Comment le faire ?

Je vous rappelle ici les recommandations essentielles qui vont nous sauver :

  1. Discipline et respect de tous les gestes barrières: Tout d’abord par les gestes barrières de chacune et chacun d’entre vous. Je vous implore de les mettre en œuvre et de les respecter avec rigueur, encore plus si vous avez parmi vos proches des personnes ayant une santé fragile. Je le répète, chaque personne, par ses gestes barrières, est son propre remède et le remède pour ses proches. Le nombre de nouveaux cas positifs ne pourra diminuer, à coup sûr, que si et seulement si nous adopterons et respecterons tous les gestes barrières.
  2. Isolement de 7 jours des cas contacts à risque élevé: Les personnes qui ont été en contact avec des cas positifs sont des personnes à risque élevé. Elles seront placées en isolement durant 7 jours à compter du jour de la dernière rencontre avec le cas positif.
  3. Eviter les rencontres festives: Nous devons, durant le mois à venir c’est-à-dire jusqu’au 15 octobre, faire l’effort de ne plus organiser des tamaaraa, des fêtes quelles qu’elles soient, comme des anniversaires en famille ou entre amis, des fêtes à domicile ou en lieu privé. Ce n’est pas parce que vous serez entre amis et proches que le virus n’y est pas invité également. Il y a beaucoup de cas asymptomatiques. Beaucoup de personnes sont porteuses du virus sans le savoir. La propagation observée aujourd’hui, à Tahiti, relève beaucoup de ces cas asymptomatiques. Cette réalité est un piège pour les familles. En particulier, lorsque nous n’avons pas  les bons gestes de protection face à ces personnes.
  4. Complément d’agents de prévention sanitaire pour les quartiers à risque: Pour promouvoir les gestes barrières et éviter les rassemblements en lieux privés, le gouvernement dotera les communes d’agents de prévention sanitaire, sous la forme de CAE, qui seront dédiés aux quartiers prioritaires touchés par l’épidémie. Ils auront pour mission de rappeler sans cesse que les gestes barrières doivent faire partie de nos habitudes de vie. Je réunirai, à nouveau les maires de Tahiti et de Moorea, pour convenir de ce nouveau dispositif de prévention sanitaire.
  5. Renforcer la protection des personnes fragiles: Nous voulons également intensifier la protection de nos personnes ayant une santé fragile. Les moyens de dépistage seront dédiés en priorité à ces personnes fragiles.
  6. Gestes barrières et auto-confinement de 4 jours des passagers arrivant en Polynésie: Je rappelle à tous les passagers arrivant en Polynésie, qu’ils soient résidents, en mission professionnelle ou en tourisme affinitaire, qu’ils doivent respecter strictement les gestes barrières. Ils doivent éviter de se mêler à la population, durant les 4 jours qui précèdent le second test par auto-prélèvement, donc ne sortir que pour des raisons impérieuses, essentielles à la vie quotidienne.
  7. Maintien du protocole sanitaire ETIS à tous les passagers entrant en Polynésie : Le protocole sanitaire appliqué actuellement à tous les passagers entrant en Polynésie sera maintenu, avec un test RT-PCR 3 jours avant l’embarquement, un formulaire ETIS à remplir et un second test RT-PCR par auto-prélèvement.