La biosécurité s’appuie sur une réglementation au niveau national et international mise en place pour concilier les impératifs commerciaux, la protection de la santé humaine et la conservation de l’environnement, au regard du développement de la biotechnologie.

LA SANTÉ HUMAINE ET LA SANTÉ ANIMALE SONT ÉTROITEMENT LIÉES

L’émergence des maladies est un phénomène complexe. La présence d’agents pathogènes infectieux et de toxines dans les populations animales et les produits d’origine animale constitue une menace considérable et permanente pour la santé animale, l’économie, la biodiversité,la sécurité de l’approvisionnement alimentaire (céréales et bétail), la sécurité sanitaire des aliments et la santé publique.
Les maladies infectieuses émergentes, y compris celles dont l’évolution leur permet d’échapper aux moyens de contrôle existants (vaccins et agents antimicrobiens), posent unrisque sanitaire accru.

LE RISQUE DE DISSÉMINATION ACCIDENTELLE OU DÉLIBÉRÉE D’AGENTS PATHOGÈNES

Toutes les voies potentielles doivent être examinées. Outre les risques posés par les foyers naturels de maladie, le risque qu’une maladie se propage au sein des populations humaines ou animales sensibles suite à la dissémination délibérée ou accidentelle d’un agent infectieux ou
d’une toxine est bien réel.

DES SYSTÈMES DE SANTÉ FORTS ET COORDONNÉS SONT NÉCESSAIRES

La réaction face à un foyer est la même, qu’il s’agisse d’infections naturelles ou d’une dissémination délibérée ou accidentelle. En cas de zoonoses, la mise en place d’une réaction concertée par les secteurs de la santé animale et de la santé publique s’avère essentielle, sachant que les mesures de contrôle sont généralement plus efficaces lorsqu’elles sont axées sur l’élimination ou le contrôle de l’agent pathogène à sa source animale.

L’analyse de risque à l’importation est un ensemble de processus qui permettent d’identifier les organismes nuisibles liés à l’importation d’une marchandise, d’évaluer leur probabilité d’entrée, de s‘établir et de se disséminer, les dégâts que chacun d’eux peut causer à la flore, l’agriculture, les animaux, ou l’environnement. Il s’agit enfin de déterminer les mesures sanitaires qui peuvent abaisser le risque d’entrée de ces organismes nuisibles à un niveau acceptable pour le pays.

Cette analyse doit s’appuyer sur une base scientifique, être transparente et les mesures phytosanitaires préconisées avoir un impact minimal sur le commerce international. Elle doit prendre en compte toute mesure pouvant réduire le risque à un même niveau approprié de protection sanitaire estimé négligeable, voir acceptable. C’est donc un processus pluridisciplinaire qui peut être long et complexe.

par exemple, la procédure suivie en Polynésie française lorsqu’une demande d’importation portant sur une espèce non encore autorisée ou d’une provenance nouvelle comporte les étapes suivantes:

  • analyse des risques à l’importation, et avis éventuel de la direction de l’environnement
  • résultats présentés au comité consultatif pour la biosécurité
  • avis de ce comité soumis au conseil des ministres
  • parution d’un arrêté au journal officiel de la Polynésie française.

L’analyse des risque comporte quatre volets principaux qui mènent non seulement à l’estimation du risque mais également à l’amélioration des procédés de biosécurité tout en maintenant les échanges internationaux.

Evaluation

L’évaluation est la phase durant laquelle le contexte est établi en ce qui concerne :

  • les enjeux sociaux, économiques, environnementaux et stratégiques ;
  • les connaissances biologiques et écologiques des espèces concernées ;
  • les aspects sanitaires du secteur ;
  • Le contexte des règlementations internationales et nationales.

Appréciation du risque

  • l’appréciation du risque doit être souple pour s’adapter à la complexité des situations concrètes ;
  • l’appréciation du risque doit être en mesure de prendre en compte la diversité des marchandises d’origine animale, les multiples dangers qui peuvent être identifiés à l’occasion d’une importation et les caractéristiques de chaque maladie, les systèmes de détection et de surveillance, les scénarii d’exposition, ainsi que les types et quantités de données et d’information à traiter

 Gestion du risque

  • La gestion du risque est la démarche consistant à décider et mettre en oeuvre les mesures permettant d’atteindre le niveau de protection approprié NAPS déterminé par le Membre de l’OIE ;
  • tout en s’assurant que leur impact sur le commerce sera réduit au minimum.
  • L’objectif est de parvenir à un équilibre entre la volonté du pays importateur de réduire la probabilité ou la fréquence d’introduction de maladies, ainsi que de leurs conséquences, et son souhait d’importer des marchandises et de satisfaire à ses engagements internationaux en matière de commerce.

L’analyse de risque s’articule sur la détermination des points suivant:

  • Estimation du risque global RG
  • Probabilité de survenue du danger PSUR
  • Probabilité de l’émission PEmi
  • Probabilité de l’exposition PPex
  • Appréciation des conséquences CONS
  • Probabilité de l’établissement et de la propagation PPEP
  • Appréciation de l’impact IMPACT

Ces points sont détaillés au sein des tableaux suivants accessibles en cliquant.

Analyses de risques

Le présent rapport a pour objet l’analyse des risques liés à l’importation en Polynésie française de crevettes fraîches de l’espèce Litopaeneus stylirostris en provenance de Nouvelle Calédonie suite au courrier du SPE sollicitant une protection accrue de la filière vis à vis notamment du syndrôme d’été causé par Vibrio nigripulchritudo qui sévit en Nouvelle-Calédonie.

L’analyse concerne les risques liés à l’introduction de vers Eisenia fetida vivants et leur milieu de transport en provenance de tout pays en vue de pratiquer le lombricompostage pour le traitement des déchets végétaux. L’importation initiale était de l’ordre de 200 kg de vers vivants. Il s’agit de vers transportés sur un support fait de carton, de bourre de coco, du fumier ou litière de mouton humidifié avec de l’exsudat de compostage.

La présente étude répond à une problématique concernant l’importation de viande fraîche de porc et autres suidés, d’abats, de graisses de porc et de produits à base de ces viandes en Polynésie française, potentiellement infectés par des agents de maladies transmissibles et en particulier par des nématodes du genre Trichinella spp.